mercredi 26 décembre 2007

La Divina















Biño Sauitzvy / Photos Fernanda Chemale
Un solo intime et inclassable
de Biño Sauitzvy

Inspirée du travesti Divine de Jean Genet,
la Divina est née de la rencontre des mots de l'auteur et de l'univers personnel du performer. C'est ce dernier qui cherche le point d'équilibre entre l'ironie tragique et ludique, le point instable qui l'amène vers un absurd e presque grotesque. La cruauté du besoin insatisfait d’amour, la différence des sexes et des désirs, l’incommunicabilité, l’éternel besoin d’être aimé, la quête de son indentité dans un monde individualiste.
Théâtre gestuel, performance, danse : La Divina existe lorsque la réalité donne la vie à sa propre fiction, là où les rêves, la mémoire, le désir et la pensée sont les "ouis" aux "nons" de l'existence réelle quotidienne.

Théâtre gestuel
à la lisière de la danse et du cirque contemporain.
Le corps de l’acteur est l’outil de travail pour la construction d’une narration sans parole.
Jamais un mot n’est prononcé, seulement quelques cris. Un mutisme comme si ce corps a
été réduit au silence, comme si c’était trop difficile à raconter avec la parole qui prend ici
littéralement corps. Une performance physique d’un corps en tension, léger puis pesant, qui
chute et tombe avec fracas.
Une malle s’ouvre, on découvre un corps emboîté, il symbolise un enfermement, le carcan
d’une société des corps et des comportements imposés; c’est ainsi que des couches de
vêtements masculins sont enlevés à la quête d’une nouvelle identité. Cet homme dans des
vêtements de femme, le transgenre, le personnage du travesti re p rend les clichés des reines
de beauté pour les déconstruire, car derrière les apparences, le maquillage et les masques
de la séduction il y a la souffrance, les drames quotidiens.
Entre chaque tentative de transformation, le corps du performer devient soudain comme
sans vie, passif comme une poupée que l’on déshabille, rhabille et manipule. Les tenues,
accessoires sont comme des prothèses servant à la construction conflictuelle du corps
intime et social. La douleur est à l’origine de la métamorphose de cet être ambiguë, entre
le masculin et féminin, qui cherche son identité dans une société où les rôles sont imposés.
Le personnage re p roduit une gestuelle féminine séductrice accentuée à outrance, des comportements
codés. Il crée une auto-fiction où tout bascule : l’agonie de la figure de la pin-up,
un jeu sur les limites et dérapages. Entre le monstrueux et sensuel, humour, dérision,
tragique, poésie, force, grotesque. Et puis il y a la musique, ces chansons d’amour tristes,
lancinantes qui ponctuent, et s’entremêlent commes des phrases d’une histoire tourmentée.
Des circonvolutions sur une chaise qui devient la métaphore d’un partenaire absent. Par la
proximité troublante avec le corps du performer, il est difficile de prendre ou de garder sa
distance.

Interprétation_ Biño Sauitzvy
Mise en scène_ Atsutoshi Hatamoto et Biño Sauitzvy
Participation sur scène_ Antony Hickling et Luciana Dariano
Création, chorégraphie, décor et costume_ Biño Sauitzvy et Nando Messias
Assistance chorégraphique_ Grazia Capri et Luciana Dariano
Lumière_ Claudia de Bem
Musiques enregistrées_ Jacques Brel, Edith Piaf, Vincent Gallo, Billie Holiday, Peggy Lee
Graphisme_ Sabah El Jabli
Durée_ 60 min
création 2005/2006

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