lundi 21 février 2011
C.O.L.O.
C.O.L.O.
Le 27 Février 2011 à 20h
Akademia Teatralna
ul. Moidowa 22/24
Warsaw, Pologne
La performance C.O.L.O., est inspirée des trois concepts de Deleuze pour la construction/fabrication d'un monument. A partir de « la vibration » ou la sensation simple et nerveuse, « l'étreinte » et « le retrait », C.O.L.O. donne à voir une image-mouvement et image-temps en construction et en décomposition. Elle passe par les notions de la sculpture vivante et de la performance pour ne rester que dans un « corps-à-corps », comme une métaphore du désir de l'homme trouvé dans l'univers de Samuel Beckett.
Dans un premier sens, elle prend comme objet l'expression en portugais « colo » qui consiste à prendre quelqu'un dans le bras, le soulever, lui donner de l'affect, le protéger, le garder contre soi. Par exemple, l'action de prendre un bébé dans les bras pour lui donner de l'attention ou pour le nourrir, lui faire un « colo ».
C.O.L.O. est alors « le geste », « l'action » de prendre quelqu'un dans les bras, lui donner du soutien et de l'attention, ainsi qu'un « zoom photographique » sur ce geste pour l'agrandir, lui donner plus d'importance, le mettre en évidence, l'arrêter dans le temps.
Deuxièmement, il s'agit de la création de l'image selon Beckett. On enlève la dramaturgie, l'histoire que précède cet image pour ne garder que l'impossibilité beckettienne d'y rester ou de la continuer. En ayant que l'image, nous ne savons rien de ce que s'est passé auparavant, ni ce que suivra. C'est juste l'image qui compte.
En revanche, l'image première est défaite, abandonnée, car il est impossible de continuer. Les difficultés physiques et la douleur aussi empêchent d'y rester longtemps. D'après Beckett, il s'agit de rater l'image, rater encore, pour rater mieux. L'exploit et l'épreuve physiques de la performance sont alors mis en question.
C.O.L.O., préfixe "colo" de colonne en français, suggère aussi la base ou support verticaux sur lesquels on « soutient » quelque chose, dans l'art, ainsi que quelqu'un dans la vie, ou les deux, comme dans la performance, les arts vivants ou le live art.
De l'impossibilité de continuer ainsi que de la destruction de l'image de sécurité, il reste alors les question: A quoi nous nous accrochons? A quoi le désir s'accroche?
Concept: Biño Sauitzvy.
Performance: Biño Sauitzvy et Thomas Laroppe.
Durée: 60 min.
Musique: Cyrielle Desserrey.
Production: Le Collectif des Yeux et Joanna Grabowiecka.
Photos: Lucile Adam.
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